Le nez en l’air

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Flâner le nez en l’air, ça devrait être obligatoire ! Comment peut on contempler ces vols majestueux d’oiseaux migrateurs sans rêver le museau au vent, le regard dans les nuages et l’envie folle de se joindre à ce spectacle aérien ?

Les grues cendrées ont la gentillesse de vous prévenir d’abord doucement de leur arrivée… On entend un cri rauque lointain qui enfle lentement. Sans pouvoir le localiser, on reste d’abord le regard en dessous de l’horizon, pensant à un bruit parasite urbain quelconque. Puis la puissance sonore vous fait lever la tête, si ce n’est déjà fait… Et là franchement, le spectacle est grandiose.

Regardez bien la photo ci-dessus, si nécessaire zoomez pour bien voir les détails…

Des dizaine de milliers d’oiseaux en escadrille arrivent du midi et se succèdent dans le ciel, pendant des dizaines de minutes, avec une science du vol qui laisse pantois le meilleur aérodynamicien.

Parfois, le leader rompt le vol en direction du nord, pour entamer une spirale dans une ascendance thermique qu’il a sentie avant les autres. En toute confiance, les autres grues vont suivre le mouvement. Après ce vol parfaitement ordonné en V, on a tout d’un coup l’impression d’un désordre absolu… Mais grâce à cette initiative, tout le groupe va prendre une altitude précieuse sans un coup d’aile. Quand on a plusieurs milliers de kilomètres à franchir, toute économie d’énergie est la bienvenue !

Et quelques tours après, le vol se réordonne en une succession de V majestueux, et se dirige sans hésitation et calmement vers le nord.

Le bruit rauque s’éloigne petit à petit et disparait dans le lointain septentrion.

Avez-vous déjà assisté à ce spectacle annuel et immuable ? Cela fait partie des spectacles naturels à contempler sans faute, au même titre que les aurores boréales ou les éclipses de soleil.

Nous n’avons pas encore les deux derniers à Beyssac, mais le vol migratoire des grues passe tous les ans à la verticale de notre coteau. Les ascendances y sont-elles meilleures qu’ailleurs ? Y a-t-il un repère invisible à nos yeux ? Les grues apprécient-elles le paysage de notre colline viticole ?

Mystère…

Il faut dire que côté vigne, le coup d’oeil est à la hauteur ! Elle est taillée et attachée, propre et rasée de près pour aborder le printemps. Quelques jours de gel cet hiver, de bonnes réserves en eau dans le sol, de belles journées de printemps en ce début mars, le millésime 2015 commence plutôt bien !

8 réponses sur “Le nez en l’air”

  1. Bravo pour ces talents d’écrivain et de poète que nous avons beaucoup appréciés, d’autant qu’ils nous ont permis de découvrir un spectacle que nous ne connaissons pas dans nos cieux tropicaux ! Peut-être ne levons-nous pas assez les yeux à cause du soleil ! Bisous

  2. Avec une telle poésie, le vin ne peut être que délicieux. Bravo pour cette description, on se croit sur place. Nous avons aussi remarqué le petit clin d’œil aux aurores boréales.
    Elisabeth/ Jean Marie

  3. C’est vraiment très beau,avec cette photo on est presque un oiseau.A bordeaux elles passent toujours a l’automne, mais je ne les ai pas vues au printemps.merci de nous faire partager ce souffle de liberté.JG

  4. Trés beau texte ! Belle écriture ! la Beauté est de ce monde – Il faut juste savoir ouvrir les yeux et regarder avec son âme d’enfant………..Merci

    Chantal Beaucourt

  5. Déja 1 mois qu’elles sont passées par chez nous toujours beaucoup d’émotions de les voir et d’entendre ce concert de trompette
    Vive le printemps

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