Le bonheur est dans le chai…

Ironie de l’année, les vendanges 2010 commenceront par la fin de celles de 2009. La date est arrêtée au 21 septembre, mais avant les préparatifs il faut tout d’abord réaliser la mise en bouteille du 2009 pour libérer les cuves…

Le rosé s’appellera l’Escapade et le rouge l’Initial. Nous avons décidé de communiquer sur le nom du domaine que nous avons tout bonnement nommé Beyssac (prononcer bé-i-sac).
Nous organisons la zone d’accueil de la vendange à l’extérieur pour éviter de salir le cuvier. Cette année, nous avons investi dans une bâche pour nous protéger du soleil comme de la pluie.
Nos 10 vendangeurs arrivent le matin à 8 heures et nous commençons par les enregistrements en ligne auprès de la MSA. Nadia, Corinne, François, Christophe, Franck, Kévin, Aimé, Bernard et Jean sont présents à l’appel. Pierre, qui a débarqué la veille pour sa « semaine de vacances », entame avec les  vendangeurs l’abouriou, notre cépage local introuvable nulle part ailleurs et qui donne un goût si particulier au côte du marmandais.

L’organisation de la cueillette est différente des autres années. Nous vendangeons 4 rangs à la fois, pas de panier, directement dans les caisses. L’enherbement des rangs et le temps sec nous permettent de travailler de cette manière. Les 64 premières caisses d’abouriou sont déchargées. Pierre et Véro s’attèlent tour à tour à leur déversement dans la sauterelle qui achemine les grappes dans l’égrappoir. Les billes toutes jolies tombent sur la table de tri automatique qui sépare les dernières brindilles et autres feuilles. Un tri manuel complémentaire n’est pas vraiment nécessaire, mais il permet de surveiller le réglage des machines et de vérifier que tout fonctionne pour le mieux. Les billes sont acheminées dans le bac et la pompe prend en charge le tout vers les cuves. La noria va durer toute la journée, de 9h30 à 17h00.
Le 3ème jour, nous abordons le travail dans le chai et préparons le matériel pour notre rosé. Cette année, ce sera un rosé de presse, issu de merlot et de malbec. L’an dernier, c’était un rosé de saignée de cabernet franc et de merlot. D’aucuns disent que le rosé ce n’est qu’un mélange de blanc et de rouge… et bien chez nous autres, on procède autrement. Voici la recette :

Prélever dans un terroir de rêve, une certaine quantité de merlot et une autre de malbec. Egrapper, trier, et déposer dans le pressoir. Travailler savamment le mélange, attendre le temps qu’il faut pour obtenir la bonne couleur, presser et mettre le jus en cuve. Recommencer autant de fois l’opération que nécessaire selon le nombre désiré de bouteilles.
Attendre ensuite un certain temps pour que la nature allie son savoir et sa chimie. Soutirer plusieurs fois pour assainir, surveiller régulièrement, goûter de temps en temps, trouver un nom, mettre en bouteille, laisser encore reposer 4 petites semaines, puis déguster entre amis.

Inutile de vous décrire nos journées. On brasse, on trie, on cueille, on charge, on rince, on décharge, on range, on déjeune, on goûte, on dîne, on s’écroule… Pas besoin de berceuse, on s’endort comme des masses et le matin nos muscles nous rappellent nos limites que l’on repousse autant que l’on peut. Quel bonheur d’être dans ces vignes !

Nos sympathiques vendangeurs ont maintenu une excellente ambiance, malgré 2 défections, une sur blessure et une autre sur abandon. Cette ronde va durer 9 jours.  Nous avons bénéficié des aides chaleureuses de nos fidèles amis.  Ils étaient là l’année dernière, ils sont revenus et ils reviendront !

Un grand merci pour ce coup de main et l’ambiance merveilleuse de ces 2 semaines.

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